Eres, la femme libre sous toutes les coutures
Depuis plus de 50 ans, la griffe française de maillots et lingerie magnifie le corps des femmes qui osent le grand plongeon. Plein phare sur la trajectoire d’Eres, une marque qui triomphe des vagues comme des modes.
Une baignade affranchie
Eres voit le jour à l’aube d’un élan d’émancipation féministe, en 1968. La créativité revendicatrice d’Irène Leroux donne alors naissance à des maillots de bain qui, plutôt qu’enfermer, vont accompagner le corps des femmes dans leur conquête d’espace et d’autodétermination. Exit les baleines et corsets aux allures de cage dorée, la créatrice offre un grand plongeon à celles qui souhaitent voler de leurs propres ailes. Dans sa boutique parisienne pionnière – devenue aujourd’hui emblématique – l’avant-gardiste propose ainsi des maillots de bain en toute saison, défiant avec élégance les esprits frileux aux changements. Des deux-pièces à dépareiller, des décolletés qui soutiennent sans emprisonner, des accessoires pour sublimer : les confections d’Irène Leroux autorisent enfin les femmes à recouvrer la notion de plaisir à l’endroit même où la morale imposait une punition, leur corps. Une philosophie émancipatrice qui signe la raison d’être et la longévité d’une marque française n’ayant jamais craint le grand bain. Refusant l’hégémonie d’une silhouette féminine standardisée, la direction artistique d’Eres – actuellement sous l’impulsion de Marie-Paule Minchelli – s’attache à développer des vêtements de bain qui soulignent la beauté intrinsèque des corps, au pluriel. 56 ans après le premier modèle par Irène Leroux, la maison s’impose toujours par sa considération pour la femme dans son entièreté, dans la multiplicité de ses dimensions. Cette clairvoyance qui estime autant les lignes que la chair, le creux que les plis, structure le patron des maillots Eres, rendus ainsi iconiques par leur justesse. Aquarelle, Asia, Cassiopée : autant de noms, maintenant symboles, d’une célébration de la couture près de la diversité des corps.
Bien dans sa seconde peau
Dans la continuité de son acquisition par Chanel dans les années 1990, la maison étend depuis sa sagacité à l’univers de la lingerie. Une ramification logique qui nourrit la vision de Marie-Paule Minchelli dans sa quête constante d’un confort vecteur d’élégance. Ainsi, les collections d’intérieur et de bain, allant jusqu’à la taille 48, interagissent et partagent valeurs comme matières. Ces dernières sont constitutives du succès d’Eres, car elles sont littéralement la fibre d’une allure indémodable. La ligne Jersey Soyeux, mise au point à partir de fils recyclés, ou encore la matière Peau Douce, conçue avec polyamide à base d’huile de ricin, s’engagent pour la durabilité d’un vestiaire qui transcende l’usure et les modes éphémères, saison après saison. Désormais intégrée aux ateliers de création du 19M dans le XIXe arrondissement de Paris, la maison bénéficie de toute l’émulation des Métiers d’art de Chanel. Un écosystème riche de savoir-faire précieux et d’innovations, offrant une nouvelle dynamique à Eres qui ne cesse de se réinventer. Engagée pour le bien-être des femmes, la marque développe aujourd’hui une collection Activewear qui répond aux aspirations contemporaines de polyvalence sans transiger avec le style.
La couleur à coeur
Sensible à l’aura évocatrice des couleurs, Eres se distingue également par sa réflexion chromatique à la genèse de ses collections comme l’explique Philippine Meites, directrice de la communication : «Contrairement à d’autres institutions, nous ne travaillons pas avec un nuancier Pantone, mais en étroite collaboration avec un coloriste qui développe des tonalités exclusives pour nos matières. Ce partenariat rend possible l’élaboration de nuances uniques venant animer nos modèles grâce à un uni puissant ou des motifs vibrants qui subliment les carnations.» Magnifiée, la couleur est fondamentale à l’expression artistique de la marque. À la fioriture, Eres préfère une fantaisie juste qui dévoile l’audace de celles qui portent son vestiaire.
Photo en Une ©Audrey Borrego
L’intégralité de cet article est à retrouver dans les pages de notre Volume 16,
dès maintenant disponible à la commande.
À suivre
Violette Serrat à la Une de notre revue Volume 16