Démarches

Ces gueules de parisiens

Chasser les visages des habitants de la capitale, les « Gueules de parisiens », c’est l’objectif des pérégrinations de Stéphanie Pfeiffer. La jeune femme accoste

Le 2 janvier 2017

Chasser les visages des habitants de la capitale, les « Gueules de parisiens », c’est l’objectif des pérégrinations de Stéphanie Pfeiffer. La jeune femme accoste les passants, appareil photo à la main, avec une phrase d’accroche drôle ou douce, et tire le portrait de ceux dont le regard l’a attiré. Ce sont ces personnalités qui sortent de l’ordinaire, sa sensibilité qui la guide.

C’est ainsi que les photos postées sur son blog/insta/tumblr forment un joyeux patchwork éclectique et plein de vie, où moues boudeuses et sourires éclatants se côtoient. Une légende rappelle toujours le contexte et donne son humeur au portrait, souvent touchante voire humoristique, souvent les deux. Stéphanie a aussi pris goût à l’écriture et interpelle son public de ses petites phrases bien tournées.

Stephanie Pfeiffer
Stéphanie Pfeiffer, l’initiatrice du projet

Les premiers balbutiements du projet datent d’un échange universitaire à Philadelphie, où Stéphanie, alors encore étudiante en école de commerce opte pour un cours d’option en photographie. Elle se spécialise dans le portrait de rue. Son nouvel hobby inquiète notamment son père, qui lui inspire l’intitulé de son projet de fin d’étude « Dandy said don’t talk to strangers ». De retour en France, elle découvre Humans of New York, dont le but initial était de photographier 10 000 habitants dans la rue pour créer un catalogue de portrait de New-Yorkais. L’envie de décliner l’idée à Paris mûrit et malgré ses réticences à aborder des parisiens considérés comme peu accessibles, Stéphanie se lance dans ce nouveau challenge photographique. Elle est soutenue par l’équipe de My Little Paris.

portrait-gpElle discute avec sa copine. ça commence par des  » franchement, il n’a pas assuré… » Au bout de 100 mètres ça part en « oublie le… «  Et ça finit en éclats de rires. Elle est derrière moi. Je ne peux pas la voir mais je sais qu’il me faut son portrait. Je sors mon appareil, je fais volte-face, je lève la tête … bingo. Ses yeux s’écarquillent quand je lui dis que je l’ai trouvé super jolie, puis ils s’illuminent au ‘clic’ de l’appareil. Nous repartons dans des directions opposées, et ses éclats de rire continuent de raisonner dans les rues de Paris.

PETIT PROJET DEVIENDRA GRAND

Une première exposition en mars 2015 au Batofar, où gueules cassées posent aux côtés de gueules de bois, amorce un tournant puisque le public conquit mais frustré par la taille des photos en demande plus. Du coup, une nouvelle exposition est organisée en janvier 2016 à la galerie Framologuy. Cette fois, recourt à kisskissbankbank pour s’autoriser à tirer des portraits en grand format.

portrait-gdp-coupleNe cherchez plus au Pays des Merveilles, Alice & Merlin vivent rue Saint Honoré.

portrait-gdpJe savais que Natalie Portman habitait dans le quartier. Alors quand j’ai croisé le regard de Baya, j’y ai cru.  » T’es sérieuse ? Mais je suis en pyjama… tu es sûre que tu veux mon portrait ? « . Le pyj’, mon objectif ne le calcule même pas : ne ressortent que son regard pétillant et son sourire à la Mona Lisa.

élégance-gdpUn déjeuner d’affaires ? Un rendez-vous galant ? Ni l’un, ni l’autre. “ L’élégance n’a pas besoin d’occasion mademoiselle ” Leçon de classe.

lunettes-rouges-gdpParis, 19 Janvier 2015 : Le ciel est gris. Les mines sont grises… et Angèle est Arc-en-ciel. “ On croirait que le monde entier va à un enterrement ! ” Eclat de rire, et regards offusqués. Peut-être que son secret, ce sont ses hublots magiques qui filtrent Paris… et ne laissent passer que la poésie.

gdp-portraitQuand je demande à Djippi son portrait, son patron se marre:  » Tu vois, c’est encore ta gueule de pirate ! » C’est comme ça qu’ils l’appellent les gosses de la cantine.  » Je fais de l’animation scolaire, et tous les jours il me demandent quand est-ce que j’amène mon crochet ” L’image s’installe, et au fil de notre échange, j’imagine un perroquet, un cache-oeil et un sabre venir habiller son regard de canaille et son rire sonore. Ca y est, je suis plongée dans un Peter Pan où le capitaine crochet est un parisien bon vivant… La vérité sort bien de la bouche des enfants.

PETIT PROJET VIVRA LONGTEMPS

Toutes les légendes de ces gueules de parisiens sont celles de Stéphanie et les histoires qui s’esquissent en filigrane sont à tout le monde : autant d’amour, ça se partage ! Retrouvez davantage de portrait sur son site, qui nous fait visiter la ville lumière au travers ses habitants. On adore.

gueulesdeparisiens.com