La beauté Carita : deux soeurs expertes à l’avant garde

À l’aurore de la haute beauté

Dès leur adolescence, dans les années 1920, Marie-Louise Carita (surnommée Maria) et sa cadette de trois ans, Rosy Carita, impressionnent autant par leur dextérité que par leur clairvoyance. La première, apprentie coiffeuse à 13 ans, glorifie les mystères et les pleins des visages de la clientèle toulousaine de Monsieur Albert, coiffeur chéri de la Ville rose. La seconde, sportive émérite et championne de natation et de ski, est l’une des premières femmes à obtenir son diplôme de pilote d’avion dans la région.

Affirmée et libre, Maria ouvre son premier salon de coiffure à 17 ans seulement, esquissant les contours d’une approche premium de la beauté. Considérée dans son unicité, chaque femme profite, avant l’heure, d’une expérience d’empowerement par le soin. Plus qu’un coup de ciseau, Maria s’attache à stimuler la confiance en soi dès la racine en magnifiant la singularité de ses clientes. Rosy rejoint alors sa sœur dans cette entreprise prospère, féminisant ainsi une profession jusqu’alors représentée par des ambassadeurs masculins comme les garçons coiffeurs. 

Inévitablement, le Paris de Joséphine Baker et Mistinguett réclame la maestria de ces artisanes de la beauté. Après son apprentissage chez le maître coiffeur Gervais, Maria décide d’ouvrir avec Rosy une adresse parisienne qui sanctuariserait cette si grande considération pour le précieux féminin. En 1952, les sœurs Carita inaugurent leur Maison de Beauté au 11, rue du Faubourg-Saint-Honoré, accompagnées de la duchesse de Windsor qui coupe le ruban sous le regard d’une foule mondaine. Dès lors, le nom de famille de ces Toulousaines aux origines catalanes couronnera la vitrine du luxueux repaire qui abritera esthéticiennes, visagistes, coloristes, coiffeurs, maquilleurs, pédicures-manucures et masseurs professionnels. Quelle juste destinée pour ce patronyme signifiant « joli petit visage » en espagnol !

Une vision de la sororité

Femmes, et sœurs qui plus est, Maria et Rosy Carita savent mieux que quiconque à quel point il est déterminant d’être alliées. Main dans la main, elles se munissent de leurs peignes et ciseaux pour renforcer le lien qui unit les femmes à elles-mêmes et aux autres. « Sous les cheveux, il y a un visage. Il suffit de le regarder pour comprendre et révéler sa beauté », disent-elles. Préférant l’incomparable à la tendance, la maison Carita séduit les minois qui évoluent dans l’univers du cinéma, du théâtre et de la mode. À l’écran ou sous les projecteurs, les personnalités sublimées par les sœurs et leur équipe incarnent pleinement l’essence de la femme moderne, libre et rayonnante. Véritables artistes, les sœurs imaginent le fameux « blond Deneuve » qui participe à diviniser l’actrice et coiffent en chignon les cheveux dorés de Brigitte Bardot, définissant les fondements du style effortless chic .

Néanmoins, par-delà cette nouvelle architecture du glamour à la française que Maria et Rosy intronisent, les expertes sont également plébiscitées pour leur audace. Qui mieux qu’elles pour couper à la garçonne les cheveux de Jean Seberg en vue de son rôle dans Sainte Jeanne d’Otto Preminger ? Les sœurs toulousaines deviennent alors les partenaires des comédiennes, leur permettant d’investir pleinement l’âme de leur personnage avec justesse. Complice des femmes, Carita séduit bientôt le Tout-Hollywood comme les têtes couronnées.

Des actrices aux têtes couronnées

Depuis les premières heures de la Maison de Beauté, Carita charme les esthètes de haut vol. Les actrices comme Mireille Darc, Sophia Loren, Jane Fonda, Fanny Ardant prennent rendez-vous au 11 Faubourg-Saint-Honoré pour s’évader le temps d’un soin personnalisé. Dans les couloirs de l’institution se croisent alors les étoiles du cinéma et les familles royales tant passer entre les mains expertes de Maria et Rosy Carita relève du privilège. La princesse Marie-Béatrice de Savoie, la reine Noor al-Hussein de Jordanie, la comtesse de Paris, Son Altesse Sérénissime la princesse Grace de Monaco et sa fille la princesse Caroline de Monaco, Son Altesse Impériale Farah Pahlavi, la princesse du Cambodge ou encore Diane von Fürstenberg : toutes ont exigé les gestes et conseils signés Carita. Humbles, les fondatrices diront : « Chaque personne doit être reçue comme une reine ou un roi qu’il faut conquérir à chaque fois. »

Une approche du soin qui traverse les époques

Se revendiquant entrepreneures de la métamorphose, Maria et Rosy Carita investissent rapidement le champ de l’innovation scientifique et technologique pour concevoir des protocoles de soin d’exception. Elles s’entourent de médecins, visagistes et thérapeutes pour structurer leur proposition autour d’un premier pilier : le geste. Sous les paumes et phalanges d’experts formés, le visage des femmes révèle son éclat grâce à une chorégraphie qui combine 60 mouvements inspirés du kobido, du pincement Jacquet et du stretching.

En parallèle de ce massage musculaire profond, Carita renouvelle l’offre de soin esthétique en introduisant dans ses cabines six générations de machines à base de microcourants. La technologie de radiofréquence confère à la maison un véritable temps d’avance, qu’elle conserve aujourd’hui encore. La marque explique : « L’énergie radiofréquence produit une contraction des fibres de collagène par un échauffement contrôlé du derme et active ainsi la synthèse de collagène pour des effets durables. » Développé en collaboration avec des dermatologues, ce protocole breveté offre un soin anti-âge raffiné et performant sans cesse amélioré par les avancées scientifiques et techniques. 

Enfin, Carita s’illustre par une gamme de cosmétiques imaginée dès 1956 en partenariat avec un médecin spécialiste du rajeunissement. Ensemble, ils élaborent l’exfoliant doux Rénovateur, mais également le Fluide 14 composé d’huiles précieuses et naturelles, toujours aussi actuel.

Carita pour toujours : Une adresse parisienne éternelle

En 2022, après deux ans de travaux, la Maison de Beauté Carita rouvre ses portes. Au cœur de cet immeuble dédié à l’ultime beauté, 1800 m² ont été majestueusement rénovés par le cabinet d’architecture Rev Studio. Chaque étage déploie des espaces comme sculptés par une main divine et est habillé d’un blanc caressant presque céleste.

De la cabine de soin à la table de cheffe en passant par le salon de coiffure, l’adresse est une expérience toujours plus alignée avec ses ambitions de destination beauté totale. Au sein de cette parenthèse olympienne, les professionnels promettent un parcours d’exception parmi les différents départements, jusqu’au restaurant Rosy & Maria, impulsé par la cheffe Amandine Chaignot. Au 11 Faubourg-Saint-Honoré, l’art de vivre en harmonie avec son éclat intérieur séduit de nouvelles générations de femmes ambitieuses qui se pressent sous les alcôves de l’établissement. La vision bienfaisante de Maria et Rosy Carita, décédées dans les années 1980, imprègne toujours les lieux. 

www.carita.fr

Retrouvez l’intégralité de cet article dans le Volume 14 de notre revue Les Confettis.