Découvertes

La Maison des Effrontées

Emilie Appelcryn raconte son expérience au sein de La Maison des Effrontées, une résidence sorore empreinte de créativité imaginée par Clémentine Kuhn. Témoignage et échanges.

Le 18 juin 2024

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« Je voudrais que cette résidence me permette de lâcher-prise, de trouver du courage, et de m’appuyer sur la sororité. » Cette phrase, ce fut celle du début. Ma phrase de pré-résidence. La première que j’ai osé dire à voix haute, à quelqu’un d’autre qu’à mon mari. Cette phrase m’a autant terrifiée qu’énergisée. Sous la baguette magique de Clémentine Kuhn, de son équipe, et entourée d’un groupe de femmes toutes plus incroyables les unes que les autres, ma phrase est devenue réalité. 

Je ne parle pas de femmes aux destins impressionnants et inaccessibles, je parle de femmes simples, qui doutent, qui ont peur, qui ont envie à demi-mots. Réunies sous un même toit, celui de la Maison Rousse, située aux portes de la Drôme provençale, ces femmes ordinaires deviennent des femmes extraordinaires. Des femmes qui osent, qui s’ouvrent, qui offrent, qui s’entraident en toute vulnérabilité et avec une extrême bienveillance. On frôle la magie. 

Liberté, diversité, sororité : ces trois mots représentent les valeurs de Clémentine et de la Maison des Effrontées. Un espace de liberté qui accueille une diversité de femmes pour entamer l’aventure de la sororité et offrir une force collective aux projets de chacune. Clémentine, tout comme le colibri, fait sa part dans le monde. Elle sentait que si elle avait un rôle à jouer, cela devait être celui d’accompagner les gens, de leur donner de l’impulsion.

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Un échange entre Emilie et Clémentine, fondatrice du lieu

Clémentine, quelle volonté se cache derrière La Maison des Effrontées ?
J’ai une expérience de 13 ans en entreprise et en conseil, notamment dans le secteur du voyage et de l’hospitalité. De cette expérience est née une conviction : celle que l’égalité commence là où les femmes sont valorisées et « enpuissancées ».  La Maison des Effrontées offre un espace et une propulsion aux femmes porteuses de projet, par l’intermédiaire de résidences.

Les résidences s’articulent autour de trois piliers : le corps, l’intellect et l’intuition. Peux-tu nous expliquer pourquoi ?
C’est la conjonction des trois qui va nourrir un projet équilibré. Dans une même journée, les résidentes explorent ces trois aspects : on passe d’une séance de coaching à un atelier d’écriture, d’une session de travail collectif à un cours de yoga. Nous proposons des ateliers qui font travailler le cerveau gauche, le droit et le corps. Le cerveau gauche est le noyau du raisonnement intellectuel et logique. Le cerveau droit est le foyer de l’intuition et de la créativité. Le corps permet de mettre le tout à distance, de poser des limites saines et d’entretenir son énergie. Il y a une résonance qui va s’opérer entre tous ces aspects et qui va nourrir le projet durablement.

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Comment définis-tu La Maison des Effrontées : retraite créative ou séminaire professionnel ?
Ce ne sont pas des retraites bien-être, ni des stages de développement personnel, pas non plus des séminaires d’équipes. Ce sont des résidences pour venir travailler sur un projet personnel, investir sur soi, s’offrir le meilleur cadre et un accompagnement pluridisciplinaire pour que les projets aboutissent vraiment.

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Quelle est ta définition d’un projet ?
À mon sens, les idées deviennent des projets dès qu’un premier pas est posé. Celui qui coûte le plus, qui demande de s’autoriser, de faire un saut dans le vide, de se donner la permission de croire au succès. Pour de nombreuses Effrontées, le véritable premier pas dans la concrétisation de leur projet, est leur inscription à une résidence. La plupart du temps, ces inscriptions sont accompagnées d’un message, envoyé entre 22h et 2h du matin et qui dit quelque chose comme «Je n’ai pas vraiment de projet et je pense que je vais me sentir toute petite à côté des autres… mais je rêve d’écrire un livre/de me mettre à mon compte/de trouver ce que je voudrais faire quand je serais plus grande/de prendre quelques jours pour moi, alors je viens

Tu as travaillé dans le domaine de l’hospitalité. Quelle est, pour toi, la clé d’un accueil réussi ? 
Le sentiment d’un accueil chaleureux tient à des choses impalpables de l’ordre de l’émotion, mais aussi des attentions : du linge en quantité suffisante, son nom accroché à la porte de la chambre, une trousse de toilette de secours bien fournie à disposition pour pallier tous les oublis, un joli cadeau de bienvenue. J’ai à cœur d’offrir à mes résidentes un objet choisi avec soin et remis au moment de leur arrivée pour signifier qu’elles sont attendues. C’est comme cela qu’est née la tasse des Effrontées, façonnée par les mains de Solène Torres.

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Pourrais-tu partager quelques secrets te concernant, des rituels auxquels tu tiens ?
Dans le désordre : j’aime célébrer les petites victoires du quotidien, je ne sais pas réfléchir sans écrire, et dès que j’ai quelque chose d’important à faire, je me mets du rouge à lèvres. Le même que celui que ma grand-mère portait. Cela me donne du courage. C’est comme une forme de superstition.

Je doute souvent, mais quand cela m’arrive, il suffit que je regarde les femmes qui sont déjà passées par nos résidences. Je réalise alors ce que cela a déclenché, qu’il s’est passé des choses. La Maison des Effrontées, c’est plus qu’une jolie parenthèse, c’est une étape importante.

Trois jours en résidence à La Maison des Effrontées par Emilie Appelcryn

Tout commence avec un cercle d’ouverture : directement dans le vif du sujet. On se retrouve autour d’une table recouverte d’une jolie nappe. Le café est servi. En cadeau, un carnet d’Effrontées, une tasse signée Huit Avril Céramique, un poster à l’effigie de la maison et de ses valeurs. Prendre son crayon et répondre à des questions saugrenues au premier abord, mais qui diront tellement de nous. La glace est brisée. Les journées sont rythmées par les brunchs concoctés par la pétillante Camille, notre cheffe à domicile, les gâteaux au goûter (chez les Effrontées, on goûte et j’aime ça !) et les dîners délicieux (dont un coworking culinaire version Top Chef).  On déguste, on cuisine, on s’amuse. La table est belle, les conversations faciles. On est bien.

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On écrit beaucoup, seule, parfois à deux. On compose son vision board, on découvre le co-développement. On fait du yoga. On choisit l’endroit où on se sent le mieux : sur un coussin, à une table, dans le jardin, sur un lit ou un tapis, dans un coin du canapé. À travers des ateliers d’écriture, on crée, mais pas seulement. On se (re)découvre, on façonne et peaufine notre projet, sans même s’en rendre compte. L’heure de se retrouver est annoncée par une chanson issue de la playlist des Effrontées. [Il existe une playlist à laquelle les participantes des différentes promos ont contribué. Tout comme une bibliothèque des Effrontées]. Je ne veux pas trop en dévoiler. La surprise vaut le détour. C’est au creux des sourires, des écrits, des musiques, dans les saveurs du café et du thé, sous la glycine en fleur qu’opère la magie. C’est le moment de croire en vous. Il ne vous reste qu’à vous inscrire et le vivre pour le croire. La résidence ne s’arrêta pas à. Elle se poursuit au-delà des murs de La Maison des Effrontées. Les échanges perdurent. On ne se lâche pas la main. On continue à se nourrir et à partager.  Personne ne souhaite que ça s’arrête et tant mieux, car c’est grâce à cette sororité que nos projets individuels peuvent s’ancrer.

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Des femmes et un lieu

La Maison des Effrontées, c’est une équipe de femmes impulsée par Clémentine Kuhn et réunies autoure des résidentes. Voici quelques-unes de ces femmes, rencontrées lors de mon séjour à la Maison Rousse au mois d’avril.

Un écrin
La Maison Rousse, c’est la maison de Julien et Justine, leurs enfants, 3 poules et 2 chats. C’est la maison d’une famille qui a décidé de quitter Paris pour démarrer une nouvelle vie. Et cette maison située à Lamotte-du-Rhône dans le Vaucluse, c’est celle qui se transforme en La Maison des Effrontées lors des résidences.

Une nourricière
Camille Dorsemans, cheffe en résidence, prend soin des Effrontées avec discrétion, saveur et poésie. Des assiettes fleuries, de l’eau parfumée, des mets délicieux, une table qui se dresse comme par magie. Elle anime également des ateliers de cuisine qui invitent à oser et à s’amuser.

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Une écrivaine
Sophie Astrabie, propose des ateliers d’écriture qui aident à stimuler la créativité, à découvrir le pouvoir des mots. Sa présence dépasse le simple cadre de l’activité d’écriture. C’est un moment de partage autour des doutes et du courage. C’est dans l’échange que d’autres choses prennent naissance ; des rituels, des marques de bravoure, des idées qui surgissent, la confiance qui pointe le bout de son nez. Lors de la dernière résidence, Sophie a passé un moment en tête à tête avec chacune d’entre nous. Ces échanges boostent la créativité, invitent à continuer et à ne surtout pas abandonner. 

Une créatrice
Solène Torres est céramiste, elle lit, écrit et fait aussi des interviews d’Effrontées. Ses tasses sont offertes à chaque femme qui pousse la porte de la maison. Une très jolie collaboration qui soude les Effrontées au-delà des murs de la résidence et qui leur rappelle qu’elles ont un projet à faire fleurir. Cette tasse est un symbole d’appartenance et de fierté.

Un regard
Virginie Clouvel aime capturer les petits détails du quotidien, l’instant magique et rendre beau l’ordinaire. Elle crée des images, des souvenirs et voit le beau un peu partout. C’était sa deuxième résidence, mais cette fois-ci avec une autre casquette, celle de photographe. C’est auprès des Effrontées que son projet s’est affirmé. Elle le peaufine encore mais aujourd’hui elle ose le dire et l’écrire : Virginie est photographe.

Un vecteur
Laurène Job anime des ateliers de co-développement et permet ainsi aux Effrontées de maintenir la sororité active et de faire vivre leur projet. Son objectif : connecter les intelligences en prenant soin de chacune.

Une onde sensible
Anaïs Guichard donne des cours de yoga, d’automassage et de relaxation, selon les pratiques et les envies. Avec douceur et bienveillance, Anaïs offre aux Effrontées une pause, un moment pour se recentrer, un équilibre pour inscrire leur projet dans la durée.

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Rendez-vous en septembre 2024

La Maison des Effrontées accueillera sa prochaine résidence Été Indien du 15 au 18 septembre 2024 au profit des familles de Gaza. L’intégralité du programme de ces trois jours d’inspiration et d’actions sont à retrouver en ligne.

www.leseffrontees.fr