Moi, prof ?
Ce mois de juin est passé en une fraction de seconde. Il m’a pourtant réservé beaucoup de surprises. Il fut
Ce mois de juin est passé en une fraction de seconde. Il m’a pourtant réservé beaucoup de surprises.
Il fut tout d’abord signe de grande bonne humeur, conditionnée par l’arrivée (enfin !) du soleil. Mon côté sudiste, même après 15 ans de vie parisienne, ne se fait toujours pas au climat de la capitale. La luminosité est pour moi un élément indispensable. Mais c’est surtout une pluie de bonnes nouvelles qui m’est tombée dessus. Cette fin d’année semble souffler sur moi une vague d’optimisme. J’ai la sensation que notre toute nouvelle famille est en train de trouver son rythme. Ce ne fut pas facile de jongler avec les priorités de chacun mais il semblerait qu’un certain équilibre ce soit finalement mis en place.
Mais c’est surtout une nouvelle d’ordre professionnel que je souhaitais partager avec vous. Si juin est synonyme de fin des classes, il fut pour moi l’évocation de « rentrée des classes ». Je vous explique. Il y a maintenant 10 ans, en juin 2005, je sortais diplômée avec mention très bien de l’Esag Penninghen. C’était le bonheur, moi qui avais quitté mon sud natal pour tenter d’apprendre le graphisme dans cette prestigieuse école. J’arrivais enfin au bout. J’eus même la chance de préparer mon diplôme de fin d’étude (a découvrir ici) auprès du grand Michel Bouvet.
Michel Bouvet est un très grand affichiste français. Il officie dans le domaine culturel (théâtre, opéra, musique, danse, musées, festivals, expositions, etc.) mais aussi dans le domaine institutionnel. On lui doit notamment toutes les affiches des rencontres d’Arles de 2002 a 2011. Si vous êtes parisien, vous avez forcement déjà aperçu ses affiches pour le théâtre des gémeaux. Si identifiables. Si fortes. Véritable globe-trotter du graphisme, il est à l’initiative de très belles expositions en France comme à l’étranger, telle notamment la fête du graphisme dont il est organisateur et commissaire général, mais bien d’autres.
Si je vous parle de ce grand monsieur aujourd’hui c’est parce que vendredi dernier, il m’a fait une très grande surprise. Il m’a proposé d’assurer le cours d’arts graphiques à ses-côtés auprès des élèves de dernières années de mon ancienne école. Les futurs diplômés ! 10 ans après, la boucle est bouclée.
Une opportunité qui ne se refuse pas. Très humblement j’ai accepté et je suis depuis tiraillée entre l’excitation et la peur. L’excitation d’abord, car cela va être une expérience humaine très enrichissante. Nous allons argumenter ensemble sur les travaux des élèves, les questionner afin de pousser plus loin leur réflexion et faire évoluer leur travail. Aiguiser leur regard, les nourrir de références et d’expériences. Mais je suis aussi assez effrayée car je mesure la responsabilité de ma tache. Il va falloir être à la hauteur de leur attente. Ils vont m’obliger à me mettre en difficulté et sortir de ma zone de confort. Après tout je n’ai jamais enseigné, c’est pour moi une nouvelle expérience. Mais j’ai une responsabilité envers eux. Je suis là pour faire éclore tout le potentiel de leur talent. Car du talent, ils en ont tous et beaucoup. Déjà car ils auront déjà 4 ans d’études derrière eux et cette école leur aura déjà appris la rigueur et le travail. Ce cours, je le vois un peu comme un grande discussion, un échange, telle une boite à idées ou même une boîte à outils pour trier, organiser et faire éclore leurs idées artistiques quelles qu’elles soient. J’ai pour objectif de les encourager et les aider à se trouver.
Je pense qu’il y aura sans doute matière à partager mon expérience ici. En attendant septembre, je vous prépare une sélection des travaux qui m’ont le plus plu cette année. Vous allez voir, c’est stupéfiant !
A très vite
Merci à Charlotte Moulard pour ces photos qui illustrent bien mon état d’esprit.
Ce n’est pas une habitude pour moi de me montrer physiquement sur le blog #sortirdesazonedeconfort2 !!!
À suivre
Swouitch : au petit bonheur l’échange