WAHIB – Black & Light, portraits d’inconnus
«Black and light» est un projet colossale. C’est aujourd’hui un livre et demain une expo. Mais d’abord un homme. Il
«Black and light» est un projet colossale. C’est aujourd’hui un livre et demain une expo. Mais d’abord un homme. Il vous faut connaitre son histoire.
Enfermé dans un studio au rez-de-chaussée d’un gratte-ciel, avalant des litres de thé âcre et brûlant, Wahib commence par peindre. Pendant de longues nuits agitées, des toiles immenses qui recouvrent les murs et masquent les fenêtres… Le jour, il est dessinateur éditorialiste pour Le Monde, il illustre Playboy ou Le Courrier Inter-national, et Hachette Jeunesse et Grasset font appel à lui pour imaginer leurs couvertures. En 1998 il jette tout dans une benne, quitte son atelier-monde, achète un appareil photo et commence à éditer des magazines. Idéaliste, il crée la revue Syndikat qui observe le hip-hop et les cultures urbaines. Puis vient Score, le magazine de cinéma filou qui se démarque par le ton punchy et la singularité des photos. Alors que des équipes font les trois-huit pour ses nouveaux magazines sur la pop culture (Climax, Virus, Score Asia, Park), Wahib par-court le monde pour photographier des acteurs mythiques, des musiciens légendaires ou des icônes du sport. Ses clichés ornent les pages et les couvertures de Paris Match, Technikart, GQ, Time Magazine, L’Equipe, jusqu’aux murs des cinémas UGC. Wahib devient parallèlement directeur artistique pour Sony, TF1 Vidéo,Europa Corp ou Canal Plus. Il conçoit les campagnes de « Ong Bak 2 », « Les Enfants de Timpelbach », réalise les affiches des spectacles du Comte de Bouderbala et d’Arthur, compose les pochettes des albums d’Oxmo Puccino, Mathieu Edward, Vitaa… A partir de 2007, les images fixes ne lui suffisent plus. Insomniaque, impatient, insatiable, Wahib écrit et filme : il concocte des quotidiennes pour TPS Star pendant le Festival de Cannes, des modules échevelés pour 13ème Rue et réalise les clips de Toxic Avenger, La Fouine ou Shy’m.
Après avoir mis en scène « Kromozome » – 12 minutes furieuses et surréalistes -, il s’attèle à l’écriture de son premier long-métrage « Les Chiens d’la casse ». Pendant la post-production, et malgré son aversion pour toutes formes de réseaux sociaux, il s’inscrit sur Facebook. Alors qu’on y poste plutôt ses photos de vacances ou son amour pour le PSG, Wahib transforme son mur en installation contemporaine. Il y jette des citations farfelues, glisse dans des délires paranoïaques et dadaïstes, mais surtout, commence à organiser des séances photo d’anonymes, transformant son profil en galerie d’art. « Shooting demain entre 14h et 19h. Indiquez l’heure dans les commentaires. Adresse en message privé. » Amis d’amis, fans, mannequins, tous se pressent à sa porte (parfois fermée pour de sombres raisons). Ils ressortent de son studio K.O. d’avoir été shootés en deux minutes chrono par un des plus importants photographes de sa génération… Ce sont ces portraits, monomaniaques, nobles, magnétiques, qui sont édi- tés ici pour la première fois.
Le livre contient 440 portraits, 39€, aux éditions, Amu Darya.
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À suivre
MSGM, kaléidoscope de couleurs