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Anna Dawson et son rêve de liberté

Originaire de Sydney, Anna Dawson a pris le risque de tout laisser derrière elle, pour réaliser son plus grand rêve : vivre à Paris. Elle partage sur les réseaux sociaux sa nouvelle vie avec The Balloon Diary. Elle incarne pour nous cette femme libre, inspirante au parcours qui brise les codes.

Le 13 mai 2019

Anna Dawson

Anna, vous avez quitté l’Australie et vendu votre boite pour atterrir à Paris et entamer une nouvelle vie. Est-ce que c’était ça votre vie rêvée, votre rêve de petite fille ? Ah le fameux rêve de petite fille (sourire). Quand j’étais plus jeune, je n’avais pas de fantasmes sur mon job rêvé. Je sais que je ne voulais pas être danseuse de ballet, actrice, ou chanteuse, ce qui était un peu la norme à l’école. Par contre, j’ai toujours rêvé d’avoir une vie colorée, excitante, imprévue. Je ne voulais pas être assise derrière un bureau et je ne voulais pas non plus me marier jeune ou avoir rapidement un enfant et tout le tralala… J’avais le sentiment de vouloir une vie aventureuse sans savoir ce que je souhaitais faire ou comment j’allais le faire. C’est finalement ce qui est difficile quand on finit l’école. On ne te donne pas beaucoup de possibilités. Tu dois rapidement t’orienter dans une voie sans savoir si c’est vraiment ton truc.

 

Mais dans votre famille ou votre entourage, vous aviez sans doute des figures qui vous ont guidées ? Mon père est mon inspiration pour son sens du business. Il travaille dans la publicité et c’est un homme d’affaires incroyable. Cependant, il n’a jamais réussi à combiner le travail et le plaisir. Je pense que c’est quelque chose dont j’ai pris conscience assez jeune. Il travaillait beaucoup, rentrait tard, et bossait pratiquement tous les week-end. J’admirais ça et moi aussi je voulais être en mesure de travailler dur et de m’épanouir dans mon travail, mais je voulais aussi pouvoir profiter de la vie et voyager.

 

Donc ce n’était pas vraiment un modèle que vous souhaitiez suivre ? Non, je n’ai jamais vraiment eu de mentor, personne ne m’inspirait assez pour que j’emprunte le même chemin. En Australie, on avait tous le même style de vie, on bossait beaucoup, nous ne prenions pas trop de vacances. Moi je savais que je souhaitais intégrer le voyage à ma vie et c’est ce que j’arrive à faire aujourd’hui mais cela m’a pris du temps.

Anna Dawson

Avant de déménager à Paris, vous aviez votre propre entreprise. Une agence d’organisation de mariage, c’est bien cela ? Oui. En fait, ce qui est arrivé c’est que quand j’ai fini le lycée, je souhaitais m’orienter vers un métier créatif mais je ne savais pas comment faire, ni vers quelles études me tourner. Finalement, j’ai trouvé une faculté qui abordait des matières telles que le merchandising visuel, la mode, la direction artistique et le management dans le domaine de la mode. Mes premières expériences professionnelles furent dans une agence de mershandising visuel pour la mode. Puis j’ai monté ma société de « wedding planner ». Au début, je m’occupais surtout de la scénographie, de conseils stylistiques puis tout doucement j’ai commencé à étendre mes prestations et à tout faire. Je m’occupais de la musique, du traiteur et de la décoration. Je mettais tout en œuvre pour que les gens puissent passer un moment inoubliable.


Et avec cette société, vous n’auriez pas pu assouvir votre envie d’aventure, de voyage ?
En fait, non parce que j’avais une relation très personnelle avec mes clients. Ils me voulaient comme seule interlocutrice. Je passais des heures et des heures avec les épouses, je faisais partie intégrante de leur mariage. J’étais un peu prisonnière de mon travail que j’adorais mais qui m’empêchait de voyager. Je ne pouvais même pas avoir de grandes vacances parce que la saison des mariages, c’est toujours pendant la période estivale où tous tes amis partent et te proposent des super plans. Bref, je devenais comme mon père. Je travaillais très dur et je ne bénéficiais pas de petits plaisirs personnels. J’ai passé toute ma vingtaine à bosser tout le temps au lieu de profiter de mes amis, de ma famille et surtout des voyages. Du coup, à mon 30ème anniversaire, j’ai eu une prise de conscience. Oui, j’avais créé une entreprise qui marchait bien et je cochais toutes les cases imposées par la société mais il me manquait quelque chose, de l’aventure, des nouvelles expériences. J’avais soif de nouvelles cultures. J’ai donc décidé que c’était le moment de changer et qu’à 30 ans, c’était maintenant ou jamais. Et finalement, la seule contrainte pour partir était le visa, car pour avoir un visa longue durée à Paris, il faut avoir moins de 31 ans. Donc tout s’est accéléré. C’était une décision dure à prendre parce qu’honnêtement j’avais tout ce dont on pouvait rêver, mais au fond, je n’étais pas heureuse. J’ai vendu très rapidement ma boite, ma voiture, et j’ai pris mon billet d’avion. J’ai déposé mon dossier pour la France et j’ai eu la chance d’obtenir mon visa. Je suis finalement arrivée à Paris deux jours avant mes 31 ans. Le rush total (rire) !

Anna Dawson

Et à peine arrivée à Paris, vous créez The Balloon Dairy ? Oui, tout s’est enchaîné très rapidement. Je voulais trouver un petit boulot mais je ne parlais pas français et surtout je n’avais vraiment aucune attache. Je n’avais aucune idée de ce que j’allais faire dans ce pays. Je savais que je pouvais vivre quelque temps sans me soucier de d’avoir à gagner immédiatement un salaire car j’arrivais avec quelques économies. J’étais dans l’idée de profiter au maximum de tout ce que pouvait m’offrir la ville. D’ailleurs, quand tu prends ce genre de décision, c’est toujours mieux d’assurer un peu ses arrières. On ne sait jamais vraiment combien de temps cela va durer. J’avais envie de créer un blog dans lequel, je souhaitais prendre Paris pour sujet. Puis j’ai rencontré Julien qui est l’homme qui se cache derrière tout ça. C’est lui qui m’a encouragé à me mettre sur le devant de la scène, alors que je suis quelqu’un de vraiment timide au fond. Au final, il avait raison. Pourtant mon compte instagram n’était pas bourré de selfies comme on pourrait le croire (sourire). Je n’étais pas habituée à montrer autant ma vie privée. Par contre, je voulais partager cette nouvelle aventure, toutes mes nouvelles expériences. Au fond de moi, je voulais montrer aux gens que si j’ai pu le faire, tout le monde peut le faire.

 

Et comment avez-vous rencontré Julien qui est le photographe et bien plus encore… C’est une drôle d’histoire (rires) ! Cela faisait déjà quelques mois que j’étais à Paris, mais j’avais tendance à rester un peu dans mon coin. Alors le jour de mon anniversaire, je suis sortie, j’ai acheté un ballon rose, et en me baladant dans la rue, j’ai vu que cela intriguait pas mal les gens qui venaient à ma rencontre. Parmi ces gens, il y avait Julien et c’est comme ça que tout a commencé. Je ne parlais pas français, il ne parlait pas très bien anglais mais on s’est vite compris.

 

Vous vous êtes mariés récemment et vous travaillez ensemble au quotidien. Diriez-vous que The balloon Diary est une aventure commune aujourd’hui ? Oui, bien sûr. Le plus déroutant c’est que Julien, n’est en rien le type d’homme que j’ai pu fréquenter par le passé. Nous sommes très différents mais cela fonctionne parce que nous apportons chacun quelque chose que l’autre n’a pas. Il est très créatif, un peu fou, hyperactif. Moi je suis plus posée, plus réfléchie et surtout, je pense plus à l’avenir. Ça doit être un truc de femme (rires). Mais ce fut très naturel de travailler ensemble car on était tous les deux avides d’aventures et d’indépendance. Lui a un super regard et moi je suis toujours hyper bosseuse. On se stimule beaucoup.

Anna Dawson

Quand avez-vous réalisé que ce blog pourrait devenir votre vie et votre métier ? En fait, on est tous les deux passionnés et très soucieux d’apporter quelque chose de qualitatif à ceux qui nous suivent. Quand on s’attache à soigner ses contenus et à transporter les gens dans une aventure au travers de photos de qualité, on peut naturellement fidéliser sa communauté. C’est donc venu très vite, plus vite que ce que nous aurions pensé. Donc on a vite compris qu’en étant toujours dans une démarche de qualité, on pouvait faire quelque chose qui n’était pas juste une bonne idée. On n’a pas réfléchi à un plan ou une stratégie. On a juste acté que plus on ferait quelque chose de consistant, d’optimiste et de positif, plus l’impact de cette aventure sur notre vie pourrait être important.

 

Mais toi comme Julien, vous n’étiez ni modèle, ni photographe, ni experts en social media. Vous avez appris tous les deux des métiers qui n’étaient pas les vôtres ? Oui, complètement. Je n’avais jamais tenu de blog et je n’en suivais pas vraiment d’ailleurs. Je ne connaissais rien des réseaux sociaux et de la communication. Instragram, je ne m’y intéressais pas spécialement. Donc c’était complètement nouveau et terrifiant. Mais en même temps, j’étais là pour ça. Essayer de nouvelles choses. « No risk no reward ». En fait, j’ai compris que la qualité, l’authenticité des contenus étaient ce qui importait par dessus tout. Je n’ai donc pas ressenti le besoin d’avoir un mentor ou de suivre des cours pour faire ce que je fais aujourd’hui. Mais je dois avouer que ce qui nous a véritablement fait basculer du côté des comptes « influents » sur Instagram, c’est quand le compte officiel d’Instagram a commencé à reposter nos photos. D’un coup, on a gagné de nombreux followers et c’est devenu un cercle vertueux. C’est à ce moment là qu’on a compris que ça pouvait devenir notre business…

 

Retrouvez dans son intégralité, l’interview d’Anna Dawson dans la revue Les Confettis Volume 1.

 www.theballoondiary.com