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Charlotte Ripert, fondatrice de Wabi Paris

En compagnie de son associée et amie Joséphine Ceccaldi, Charlotte Ripert développe la marque Wabi Paris. Elles proposent des produits pour la maison esthétiques et durables à l’image des couvre-plats réutilisables en tissu. Rencontre.

Le 16 avril 2022

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Charlotte comment en êtes-vous venue à monter votre marque Wabi ? Comment avez-vous mûri votre réflexion éco-responsable jusqu’à fonder une entreprise engagée ? 

Le projet a mis un certain temps à mûrir. Au départ, j’avais acheté des charlottes à San Francisco, à l’époque où j’habitais là-bas. Bien qu’elles étaient très vilaines, je les ai ramené avec moi en France. Je trouvais qu’il y avait quelque chose d’intéressant dans ce produit. Je trouvais ça top de ne plus avoir à utiliser de l’aluminium ou du film alimentaire plastique. Cela correspondait à un moment où j’avais une très forte envie d’entreprendre. En tant que styliste freelance, j’avais déjà lancé une marque “enfants” avant et je savais que je voulais me projeter dans une nouvelle aventure. Finalement, lors d’un passage de ma maman sur Paris en début d’année 2020, elle m’a dit – avec les charlottes moches dans les mains – que j’avais une carte à jouer avec ces accessoires aussi pratiques que durables. Puis le premier confinement est arrivé. J’avais un prototype de charlotte ainsi que le nom pour la marque mais comme tout le monde, j’étais à l’arrêt. A la fin de l’été, je me suis remise au travail. J’ai lancé une ébauche de Wabi au terme du mois de novembre.

Je pense que ce projet a une signification particulière car il correspond à cette envie d’être attentif à ce que nous consommons. Je tiens réellement à ce que le peu d’objets que je possède soit vecteur de sens et d’attractivité. Je suis convaincue que l’aspect écologique des charlottes n’est pas suffisant pour déclencher l’achat mais si le produit s’avère esthétique en plus d’être durable alors là, la magie opère. 

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Pourriez-vous nous dire quelques mots à propos du nom de la marque : Wabi ?

J’ai été styliste pour Maison Kitsuné plusieurs années et j’ai toujours eu un attachement particulier avec le Japon et sa culture. Il y a une empreinte poétique dans leur approche du quotidien puis les mots japonais parviennent à exprimer beaucoup de choses alors même qu’ils sont courts. Quand j’ai cherché un nom pour la marque, je souhaitais quelque chose de percutant mais aussi de rond dans la sonorité et le graphisme. C’est en approfondissant la signification de Wabi Sabi avec mon mari que le nom s’est esquissé. Cela évoque la volonté de trouver du beau dans l’imparfait, de célébrer le précieux dans l’ordinaire, de s’attacher aux objets même abîmés pour leur supplément d’âme. Je trouvais que ça allait parfaitement avec notre produit dont la mission n’est autre que de conserver des restes. 

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D’où tirez-vous votre intérêt pour le beau ? 

J’ai toujours été très créative même enfant. Je pense que mon appétence pour l’artistique provient en grande partie de mes deux grands-pères qui étaient entrepreneurs, l’un dans la construction BTP et l’autre dans la couture. Ils ont orienté mon goût pour le précieux, pour la fabrication manuelle. Mes parents faisaient également très attention au style quand il m’habillait ou quand il décorait la maison. Mon père a fondé un festival de bande-dessinée, il nous a traîné dans les musées… Je pense que c’est beaucoup de transmission. 

Vous proposez des couvre-plats en tissu, des filets de courses et des sacs à vrac : comment déterminez-vous quels produits élaborer ? 

Je réfléchis beaucoup au développement des produits. Deux chemins s’offraient à moi. Soit, je développais une marque de produits zéro-déchet soit je prenais le parti de proposer des objets pour la maison très utilitaires que l’on retrouve principalement en quincaillerie mais avec une esthétique élaborée. C’est la seconde piste qui me plaisait le plus. 

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Aujourd’hui, comment et où sont produits vos objets textiles ? 

La plupart de des objets sont produits à moins de 100 km de Paris. Les pinces sont fabriquées à côté de Lyon. Nos ateliers et usines se situent à Paris, dans la Marne, près de Reims et de Troie. Je travaille également avec un ESAT (Établissements ou services d’aide par le travail) dans le XVIème arrondissement parisien. 

Vous habillez vos charlottes alimentaires de motifs sobres et élégants. Comment fonctionnez-vous pour le design ?

Je me suis permise de tester plusieurs choses afin de comprendre le marché. J’ai interrogé la notion de saisonnalité. Petit à petit, notre gamme d’intemporels s’est dessinée. 

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Avez-vous prévu de développer d’autres produits par la suite ? 

Actuellement, je développe des patères en métal avec un double crochet et disponibles dans de nombreux coloris. L’idée étant de l’accrocher partout où tu en as besoin dans la maison, pour accrocher les clés, les pyjamas des enfants, les manteaux, les torchons… Je souhaitais que ces objets se transmettent, qu’ils puissent accompagner les gens au cours de leur vie. Si votre fille dispose d’une patère dans sa chambre, elle pourra alors l’emporter quand elle quittera le nid afin d’aménager son propre appartement. Nous imaginons des objets qui se gardent. 

Je vais également lancer une gamme de torchons élaborés avec Charvet Éditions, une entreprise très renommée dans le tissage du lin. Les torchons seront disponibles en deux couleurs et porteront des messages. Toujours dans la démarche d’équiper la cuisine, je prépare aussi des affiches très ludiques avec l’illustratrice Charlotte Janvier. Et je prévois aussi des pièces en métal de différentes couleurs. Tous ces éléments nous permettent d’enrichir nos univers à travers différentes pièces de la maison. 

www.wabiwabi.fr