Décryptage

Bien chez soi : les conseils de l’architecte d’intérieur Véronique Cotrel

S’amuser de l’existant. Architecte d’intérieur parisienne remarquable et remarquée, Véronique Cotrel invite à apprécier les perspectives entrainées par la contrainte, à la faveur d’une philosophie résiliente et résolument ingénieuse. Grâce à ses 6 questions introspectives, transformez alors un intérieur contrarié en champ des possibles constructif.

Le 12 mars 2025

Projet-Deschanel-Veronique-Cotrel-credit _©Amaury Laparra

1/ De quoi mon intérieur est-il fait ?

Fondamentale pour Véronique Cotrel, la phase d’observation de son appartement ou de sa maison précède toute prise de décision. Il est question ici de porter son attention sur les éléments d’architecture, la superficie, le positionnement des prises, l’orientation, mais également les matériaux, les angles, les circulations et les petits défauts qui fâchent. Cet état des lieux est primordial pour investir pleinement le logement.

Portrait-Veronique Cotrel_©Julie Ansiau
Véronique Cotrel ©Julie Ansiau

2/ Qu’est-ce qu’il me faut ?

Maintenant que l’on sait de quoi on dispose, il est nécessaire de définir ce dont on a besoin puis envie. Un bureau pour télé-travailler ? Un lit d’appoint pour recevoir ? Interroger ses habitudes comme ses aspirations sans filtre permet de dessiner les premiers contours d’un intérieur profitable et épanouissant.

3/ Ai-je besoin de neuf ?

Un intérieur qui fait écho aux tendances du moment peut apporter une satisfaction sur l’instant mais pour une vibration durable, l’émotion prime. Se tourner vers du mobilier vintage, racontant une histoire et favorisant le dialogue entre les époques, va nourrir l’âme de votre intérieur et participer à la revalorisation des ressources de surcroît.

4/ Quelles sont les sources de lumière ?

Primordiale, la lumière naturelle est synonyme de vie au sein d’un foyer. Aussi, c’est autour d’elle que va s’articuler l’activité intérieure. Observer la lumière, ses points d’entrée et ses limites permet alors de mettre en place des compléments par l’intermédiaire d’éclairages artificiels. Trop souvent minimisée, l’influence de l’éclairage sur notre humeur est pourtant décisive. Des lumières chaleureuses et tamisées encouragent à la détente et au calme. Un éclairage froid encourage, lui, la concentration.

5/ Mon aménagement est-il à mon service ?

On peut rêver d’une table basse en marbre si cette dernière doit sans cesse être déplacée pour déplier le canapé-lit, cela empiète sur le confort de vie. Aussi, après avoir investi un lieu, il est toujours bon de faire un pas de côté pour savoir si ce dernier est optimisé pour notre façon de vivre. L’esthétique se fait au service de la commodité et non à son détriment.

Projet-Suchet_Veronique_Cotrel_©Amaury_Laparra
Projet Suchet Véronique Cotrel ©Amaury Laparra

6/ Me suis-je assez autorisée la couleur ?

Dernier élément et pas des moindres, Véronique Cotrel attire l’attention sur les bienfaits de la couleur pour scénariser les espaces et apporter un rythme. Moins risquée que ce qu’il n’y paraît, la couleur peut tout aussi bien mettre en valeur que faire diversion permettant alors de (re)créer une narration dont notre bien-être est le protagoniste.

Pour aller plus loin, les tendances selon Véronique Cotrel

Des espaces qui se vivent à plusieurs

Actuellement, nos différents projets d’architecture sont traversés par cette envie d’être ensemble. Un engouement à se retrouver, à partager. Il s’agit peut-être d’une réponse à l’époque incertaine et aux impasses d’une société individualiste. Si bien que le désir des propriétaires s’orientent vers des organisations modulables capables d’accueillir toute la famille, autour de la table, devant la télé, dans la cuisine. Les espaces sont toujours décloisonnés – car il est toujours question de profiter de chaque mètre carré – mais ils laissent apparaitre des îlots d’hospitalité qui structurent les pièces comme un bar ou une table à rabats façon lobby lunch.

L’influence du télé-travail au sein des schémas intérieurs

Aussi, il y a une véritable réflexion autour du confort. En effet, le foyer peut-être notre refuge familial idéal comme dit précédemment, mais c’est aussi désormais pour certains d’entre nous : un bureau, un lieu de travail. Il est donc important de réfléchir au lieu de vie comme un territoire social pluriel où s’isoler et aussi agréable que se retrouver. La modularité, l’adaptabilité du mobilier et des espaces est alors fondamentale afin d’envisager l’habitat cool et malin des années à venir.

www.verocotrel.fr