Rencontre avec Élise Tissot, fondatrice de Popolo
Parisienne ayant vécu à Rome, Élise Tissot imagine Popolo. Un carnet de voyage en ligne qui propose bonnes adresses et collections de céramiques italiennes originales. Échange avec cette amoureuse de la botte.
C’est en 2019, qu’Élise Tissot, alors habitante de la capitale italienne, tombe éperdument amoureuse de ce pays qui l’accueille à bras ouverts : « J’ai eu l’opportunité de vivre à Rome alors que j’habitais en France, à Paris. C’était une pause professionnelle, j’avais donc du temps devant moi. J’ai tout de suite eu envie d’utiliser ce temps pour découvrir le pays et apprendre la langue. J’étais sous le charme dès le départ. »
Rapidement, elle se révèle sensible aux rencontres engagées durant ses escapades. Des rencontres humaines et culturelles : « En voyageant dans la région napolitaine, en Toscane, en Sicile, à Capri, tout le long de la côte amalfitaine, j’ai découvert de nombreux ateliers d’artisans. Ce patrimoine vivant m’a tout de suite émue et je voulais, à chaque nouvelle rencontre, ramener des céramiques pour mon intérieur. Petit à petit, j’ai vu se dessiner un schéma que je trouvais particulièrement attachant. La plupart des artisans dont je faisais la rencontre travaillait en famille ou se passait le flambeau de génération en génération. Ces valeurs de transmission et d’héritage ont fait écho à mes aspirations. J’ai voulu, moi-même, partager ces savoir-faire avec le plus grand nombre. Je me suis rapprochée de certains ateliers aux créations singulières et j’ai démarré Popolo ainsi, à la manière d’un carnet de voyage en ligne où je partageais mes découvertes et coups de cœur avec cet attachement particulier pour cet artisanat italien qui traverse les époques. »
Élise Tissot collabore alors avec des céramistes qui distillent, par leur maestria, les valeurs de la dolce vita. Tournés vers les arts de la table, le site et les collections Popolo rassemblent aujourd’hui les âmes gourmandes autour d’une collation solaire et fédératrice. Chaque assiette, salière, poivrière, bol ou bouteille d’huile d’olive symbolise l’évasion vers un territoire fier de son patrimoine, de son nuancier rayonnant et de son oisive temporalité. Une quête de sens qui aboutit à un repas partagé avec ceux que l’on aime, les citronniers en bout de table ou dans le cœur.
Cette notion de convivialité et de partage, Élise Tissot explique l’avoir ramenée dans ses valises quand elle est revenue en France à la suite de son expérience italienne : « Le rapport au temps est très différent en Italie. Parisienne aujourd’hui et depuis longtemps, je suis toujours frappée par ce contraste. Ici, il est toujours question d’en gagner ou de l’optimiser. En Italie, il s’agissait de le vivre même au détour des petites discussions du quotidien avec le voisin. Moins de frénésie, plus de simplicité. Les italiens s’attablent aux terrasses de Cafés plusieurs fois dans la journée. Avant d’aller au travail, lors de leur pause déjeuner, au goûter avec les enfants puis parfois pour l’aperitivo. Cette familiarité du quotidien est particulièrement marquante. Je me suis certainement tournée vers la vaisselle car cela symbolise cette convivialité. Se retrouver à table est sacré pour les Italiens. J’aime l’idée que les objets que je propose contribuent à se trouver et à se retrouver. Il ne s’agit pas de consommer des pièces tendance qui seront emportées par la frénésie d’une nouvelle mode dans quelques mois. Ce qui est important avec ces céramiques, c’est leur façon de nous guider vers l’essentiel : un moment de connexion où l’on se nourrit les uns les autres sous un grand soleil, entourés de beau. »
Élise Tissot veille à proposer des collections variées qui mettent en relief l’originalité de chaque atelier avec lequel elle collabore. Les graphismes vont changer en fonction des régions d’origine des différents savoir-faire. Certaines pièces arborent des dessins régressifs et d’autres ornements seront plus minutieux et figuratifs. Cette diversité de techniques et d’esthétiques fait la richesse de Popolo. Avec en toile de fond, l’imaginaire de l’Italie des années 1960, des Fiat 500 et de la fameuse dolce vita.
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