Anne-Sophie et son Inside Closet
À travers le dressing et l’intérieur des femmes qu’elle rencontre et présente sur InsideCloset.com, Anne-Sophie Nebout décrypte leurs aspirations et tisse des liens. Partons à la rencontre de ses nouvelles envies à l'occasion de son déménagement à Bordeaux.
Anne-Sophie, Inside Closet est un vrai coup de cœur. Parlez-nous de votre concept…
Au départ, ce fut pas mal d’improvisation. J’avais envie de montrer le dressing des gens. Petit ou grand, rangé ou (méthodiquement) bordélique, notre dressing concentre tout ce que nous avons acheté, troqué, chiné ou récupéré, et qui fait notre style. Le but de mon site est de voyager dans l’univers des filles, quels que soient leurs inspirations, leurs goûts, ou encore leurs métiers. Très vite, les lectrices ont été au rendez-vous. J’ai fait un gros pari sur le fait que ça allait marcher. J’ai gardé mon boulot pendant les six premiers mois et je me suis lancée, avec en tête l’ambition d’ouvrir une boutique en ligne un an après. Je savais que je pouvais monétiser un site, mais je me doutais que ça serait long et compliqué : je ne voulais pas être dépendante de la pub sur mon site pour vivre et je ne voulais pas non plus faire de placement de produit dans mes reportages. Aujourd’hui, la majorité de mon temps est accaparée par la partie boutique. J’envoie les bons de commande aux créateurs, je réponds aux clients, je gère l’intégration des produits sur le site, je m’occupe aussi du stock et de l’animation commerciale. C’est sans fin !
Anne-Sophie, vous êtes à la fois photographe, influenceuse, commerçante. Vous avez inventé votre métier, non ?
J’ai complètement inventé mon métier, oui ! Au départ, je ne savais pas trop où j’allais mais j’ai aujourd’hui le sentiment d’avoir plein de métiers : je fais de la photo, j’ai une boutique en ligne et je suis invitée à des événements géniaux, comme peuvent l’être beaucoup de blogueuses. Mon métier est au croisement de plein de choses.
Vous entrez dans l’intimité des gens pour vos reportages. Avez-vous un truc pour les mettre à l’aise ?
C’est drôle parce que, même si on échange par mails avant la prise de vue, les filles me disent toutes : « Je te préviens, je ne suis pas du tout photogénique, je ne suis pas à l’aise devant l’objectif. » Mais ça se passe toujours bien car les choses se font très naturellement et spontanément. J’essaie de les faire rire, de les faire parler d’elles. À chaque fois, je repars et elles me disent : « C’était vraiment génial, j’ai adoré, tu m’as mise à l’aise de suite ! » Puis, elles sont toujours très contentes de leurs photos, elles ont le sentiment d’être elles-mêmes.
Vous les connaissez déjà ?
J’arrive en général en sachant très peu de choses d’elles. Certaines filles me contactent de leur propre chef et je ne les connais donc pas forcément. Généralement j’arrive chez elles en ayant vu quelques photos de leur intérieur et de leur style donc je me fais une petite idée, mais je ne sais pas ce qu’elles vont porter ni ce qu’elles vont vouloir mettre en avant.
Un reportage dure combien de temps environ ?
Ça dure 2 h voire 2 h 30. Ça peut durer 4 h si la maison est immense et que le dressing est génial (rires) ! Parfois, ça peut prendre une journée parce que c’était loin et que j’ai du trajet.
Progressivement, dans votre approche, vous avez délaissé l’aspect mode au profit de l’aspect déco, pourquoi ?
La clé d’entrée, c’était effectivement la mode car je voulais vraiment voir l’intérieur des dressing et donc saisir l’essence du style. Je ne voulais pas forcément aller à la rencontre de filles à la mode ou hyper lookées, mais je voulais rencontrer leur univers. Et finalement, cet univers passait par la déco. Le lieu où on shootait était notre support et au fil du temps, il est devenu plus inspirant que les looks. Les filles derrière l’écran étaient demandeuses, elles voulaient savoir d’où venait ce canapé, ce textile, etc. Aujourd’hui j’essaie de trouver des filles qui ont des univers vraiment différents de ce que j’ai pu shooter jusqu’ici. J’ai envie de nouveauté dans les looks aussi. Le but c’est de sortir des sentiers battus et d’être face à de l’inattendu, sans pour autant que ça colle à mes goûts d’ailleurs. J’ai envie de partis pris surprenants voire un peu dérangeants car j’ai envie de sortir de la vision « tendance » d’un certain microcosme parisien. Je me suis un peu reposée sur le confort des shootings à domicile. Là, je déménage à Bordeaux, donc c’est l’occasion de me renouveler. Je veux faire des shootings partout : dans des maisons, des appartements, des chalets, dans toutes les villes. Il faut que j’injecte de la variété en me tournant vers des filles d’âges, de looks et de milieux différents.
Cela correspond donc à une évolution de vos propres goûts alors que vous avez un parcours professionnel issu de la mode…
Oui, je me sens plus proche de la déco que de la mode maintenant. Je crois aussi que j’ai moins le temps de me renseigner sur ce qui fait la mode et moins l’œil sur les tendances. Je suis beaucoup moins consommatrice qu’avant, je ne regarde plus les défilés alors que je sens grandir mon intérêt pour la déco.
Diriez-vous que l’intérieur est révélateur de la personnalité de celui ou celle qui y vit ?
Ah oui ! Typiquement, une des filles que j’ai shootée récemment, Léopoldine, me disait que sa mère refusait de lui acheter des Polly Pocket quand elle était petite. Aujourd’hui, elle en a partout dans sa maison. Elle en a même fait des cadres, c’est complètement atypique mais c’est super. Il faut que je fasse plus de portraits comme ça.
Est-ce qu’il y a, selon vous, un objet déco à ne pas négliger ?
Je dirais le canapé. Quand tu as envie de te poser ou de te reposer, c’est pile l’endroit dans lequel tu veux être. Quand tu reçois, c’est là que les gens discutent.
Est-ce qu’il y a une pièce de déco dont vous rêvez ?
Il y a beaucoup de designers que j’adore. J’adore India Mahdavi et j’adorerais m’offrir une de ses lampes. Mais ça reste un objet et je pense que je suis plus attirée par des œuvres. Un rêve serait de m’offrir une toile d’Ines Longevial par exemple. Ça me fait plus rêver de mettre de l’argent dans une œuvre dont je me lasserais moins qu’un objet.
À la suite des reportages, quand vous rentrez chez vous, n’avez-vous pas envie de tout changer ?
Si, enfin le temps que je rentre chez moi ça me passe un peu. Cependant à chaque fois, il y a une idée que j’ai envie de piquer, un nouveau meuble que j’ai envie de m’acheter.
Propos recueillis par Perrine Bonafos
Photos : Inside Closet
Découvrez en image, la maison rêvée d’Anne-Sophie dans Les Confettis Volume 4.
À suivre
Mûres Sauvages, joy food façon traiteur !