Laura Ghazal, tout plaquer et devenir humoriste
Réalisatrice depuis 10 ans, Laura Ghazal est actuellement seule sur scène pour son premier spectacle "Rosé Piscine". Un rêve d'enfant devenu réalité ! Elle nous raconte.
Laura, vous êtes actuellement à l’affiche du Théatre Le Bout avec votre one woman show « Rosé Piscine » et cela jusqu’en janvier. Racontez-nous un peu votre parcours.
J’ai un parcours assez atypique. J’ai fait des études plutôt intellos (Science po puis un master 2 au Celsa). J’ai ensuite commencé à travailler en communication et marketing chez l’annonceur. Mais très rapidement, mon besoin de raconter des histoires prend le dessus et je reprends une formation à l’ESRA (école de cinéma). Je me lance ensuite comme Réalisatrice, un métier que j’exerce maintenant depuis une dizaine d’années.
Vous êtes donc réalisatrice. Comment est née cette envie de monter seule sur scène ?
Début 2020 (est-ce le changement de décennie ou l’approche de la quarantaine?), remonte à la surface un rêve de gosse : monter seule sur scène et faire rire ! A ce moment-là, les astres semblent s’aligner et j’ai l’opportunité de m’inscrire à une formation à l’Ecole du One Man Show. Ça me permet de me frotter pour la première fois à la scène et c’est une vraie révélation pour moi. Malheureusement mars 2020 vient bouleverser le déroulé de ce projet, mais je ne lâche pas et après moult revirements, je parviens à monter mon premier spectacle, Rosé Piscine, accompagnée de mon metteur en scène Yohann Lavéant et je décroche une première programmation dans un théâtre parisien , le théâtre Le Bout à Pigalle.
Dans votre spectacle, vous abordez votre expérience de la maternité, votre quotidien de femme ainsi que votre rapport à votre âge. Cela interroge nos propres représentations de ces sujets-là. Pourquoi il était important pour vous de vous exprimer autour de ces thématiques ?
Je n’ai pas choisi de parler de ces thèmes, ils se sont imposés à moi très naturellement. Je pense que les humoristes écrivent d’abord sur ce qui les touchent et forcément mon quotidien de femme urbaine, de maman pré-quadra qui travaille, c’est tellement présent que j’avais besoin de sortir tout ça. Le fait que, contrairement à mes films, ce soit moi qui incarne, que je sois physiquement sur scène, ça m’autorise à dire « je » et à parler sans filtre ! C’est un peu ma thérapie en fait, mais je me rends compte que ça parle à beaucoup de gens.
Comment s’est déroulée l’écriture de ce spectacle. Quelles ont été les étapes et le processus pour donner naissance à ce show ?
Ça a été à la fois un processus très rapide (1 an ½ c’est très court) mais aussi très graduel. J’ai fonctionné par étape et en me disant à chacune d’elle : « j’essaie d’aller plus loin et on verra ce que ça donne » Donc, j’ai d’abord écrit un premier sketch que j’ai joué sur scène. Sincèrement j’ai pensé que c’était la fin de l’histoire, que je pouvais cocher la case et reprendre ma vie où je l’avais laissée. Mais l’école du One Man Show m’a encouragée à continuer. De un, je suis passée à trois sketchs. Ça m’a permis d’intégrer – entre deux confinements- un spectacle qui s’appelle le Big Show où le public vote pour son humoriste préféré. J’ai donc à présent 15 minutes bout à bout. Là on m’a dit : « Bah maintenant essaie de faire un 30 minutes ». Challenge Accepted. J’ai pu jouer 30 minutes juste avant la fermeture des théâtres fin septembre 2020. Et puis arrivée là on m’a dit : « Bah maintenant essaie de faire 1 heure ! » . C’était un gros cap, on va pas se mentir. C’est aussi le cap où ça se professionnalise. Mais comme tout ça se déroule bien, fluidement, que je vois que ça marche, je me dis qu’il faut suivre le flow. J’ai cherché un metteur en scène, j’ai écrit, j’ai répété, j’ai trouvé le nom du spectacle, crée l’affiche, imprimé des flyers… et surtout j’ai passé une audition pour être officiellement programmée dans un théâtre. Pari réussi! J’avoue : c’était aussi très très flippant ! Mais Rosé Piscine est né !
L’humour vous permet-il d’aborder des problématiques qu’il est difficile d’aborder avec sérieux ?
Il n’y a pas de sujets vraiment super sensibles dans le spectacle. Je garde la politique ou la religion pour un 2e spectacle. Mais c’est vrai que je crois beaucoup à l’humour pour faire passer des messages ou simplement pour intéresser les gens à un sujet qui de prime abord ne les intéresserait pas. J’ai notamment un sketch sur l’épisiotomie écrit spécialement pour les hommes et je suis ravie de voir qu’il s’avère être un de leur sketch préféré du spectacle.
À quel public est destiné ce spectacle ?
Je crois qu’il est tout public, à partir de 15/16 ans disons. Mais c’est vrai que les 30/45 ans sont mon cœur de cible, d’autant que j’ai un sketch hommage aux années 90 !
Découvrez le spectacle « Rosé Piscine » sur scène
Et RDV sur instagram pour tenter de gagner 2 places pour une prochaine représentation.
À suivre
Catherine Jeandel, messagère des océans