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Madeleine, fondatrice de Sixsoeurs

Mère de trois enfants et fondatrice de la marque Sixsoeurs, Madeleine nous reçoit dans son intérieur à Paris. Un espace coloré, habité par des matériaux naturels comme le bois ou le rotin. Un foyer qui reflète son authenticité.

Le 17 avril 2020

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Madeleine, qui êtes-vous ?

Je vis à Montmartre, j’ai trois enfants, six sœurs, un seul mari, 40 ans l’année prochaine, et je suis la fondatrice de la boutique en ligne www.sixsoeurs.fr.

Quel est votre parcours ?

Après avoir bossé dans le documentaire et le reportage comme directrice de production, il était temps de créer ma boîte. Prenant très au sérieux mon rôle de sœur aînée, j’ai créé cette boîte avec mes sœurs et je l’ai naturellement appelée Sixsœurs.

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Photo © François Rouzioux

À quoi ressemble une journée type pour vous en tant que femme et maman de trois enfants ?

Je n’ai pas vraiment de journée type, si ce n’est que je bosse tous les jours mais que je suis entièrement libre de mener mes journées comme je l’entends, avec pour seule contrainte d’aller chercher mes enfants à l’école (ce qui signifie que je rebosse souvent le soir). Mon boulot est assez varié et du coup dans une même journée, je peux : coudre un prototype de vêtement le matin, faire de la compta sur ma pause déjeuner, passer l’après-midi sur un shooting, accompagner mon fils au karaté et en profiter pour passer à l’atelier, et le soir m’y remettre jusqu’à pas d’heure ou alors décider de me coucher très tôt, sans jamais y parvenir.

Depuis combien de temps vivez-vous dans cet appartement parisien ?

Cela fait maintenant dix ans.

Quel est votre rapport à la décoration ?

Il est très décontracté. Je me moque un peu des pièces signées, je n’ai pas de snobisme en matière de déco. J’aime les objets singuliers, vintage, qui ont une âme et qui nous laissent un peu rêveurs. De toute façon tout est voué à être un jour cassé par mes enfants qui sont des tornades. Et puis, ce n’est pas grave car un objet cassé veut dire un nouveau à dénicher, tant mieux ! J’aime que cela vive, que ce soit un peu le bazar même. Les intérieurs très bien rangés et minimalistes auraient tendance à m’angoisser.

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Photo © François Rouzioux

Votre intérieur est très coloré. Quelle importance accordez-vous à la couleur ? Comment les choisissez-vous ?

J’aime les couleurs avec une préférence pour le vert depuis toujours. Je les choisis avec mon mari qui a toujours un avis sur tout et qui ne capitule pas comme ça !

Comment réussissez-vous à concilier vie de famille et déco ?

C’est facile tant qu’on n’a pas de moquette et un canapé blanc, un Picasso au mur et des services en porcelaine Hermès, non ?

Vous êtes l’ainée d’une famille de six sœurs, pouvez-vous nous dire quelle place elles occupent dans votre vie ?

Beaucoup ! Nous sommes très proches et ce qui aggrave considérablement les choses, c’est que nous habitons toutes à une rue les unes des autres, mais nos maris s’adorent et nos enfants ont le même âge.

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Photo © François Rouzioux

Pourquoi avoir décidé de faire une activité commune ?

Quitte à passer autant de temps ensemble, autant le faire en travaillant, non ? C’est plus rentable que de boire des thés (sourire).

Aujourd’hui votre projet évolue, pouvez-vous nous en dire plus ?

Jusqu’ici, notre boutique en ligne proposait une sélection de pièces de mode chinées vintage et de créateurs ainsi que notre ligne de sacs en cuir, des pièces uniques. J’ai décidé de pousser l’aventure créative plus loin encore en lançant, en avril dernier, une petite ligne de prêt-à-porter. Mes vêtements sont fabriqués dans de très beaux tissus et 100 % à Paris. Je prévois de sortir deux collections par an et chaque mois une nouvelle pièce exclusive.

Où trouvez-vous-votre inspiration ? En déco ? En mode ?

De partout, mes amis, une fille très lookée dans la rue, un mood board Pinterest, un livre ouvert au hasard, une pochette de disque ou une exposition… Pour la mode, en ce qui me concerne, tout part du tissu. J’adore les tissus. J’ai presque le cœur qui bat quand je rentre dans un magasin de tissus et j’y passe des heures depuis toute petite. C’est ensuite que j’imagine le vêtement.

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Photo © François Rouzioux
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Photo © François Rouzioux

D’où vient cet amour du vintage ? De chiner ?

J’ai grandi dans une famille nombreuse. On se refilait les vêtements cousus par ma mère de sœur en sœur. C’est devenu notre façon de consommer. J’aime les objets qui ont une histoire, qui ont traversé des époques. Les vêtements vintage sont souvent de petits trésors et leur qualité a fait ses preuves. On est loin des productions industrielles à l’autre bout de la planète et ça me plaît.

Et cette envie de création ? Toutes vos sœurs ont des activités de création…

Cette envie de création elle est là depuis longtemps et ne cesse de grandir. Mes sœurs sont stylistes, maquilleuses, journaliste et prof de français.

Quelles sont vos bonnes adresses pour des activités en famille dans Paris ?

La meilleure du moment, c’est incontestablement Grand Train, rue Ordener dans le 18e, un entrepôt désaffecté de la SNCF, idéal pour passer du temps avec potes et enfants dans un lieu génial ! Sinon, dès que je peux, je pars dans la campagne normande, chez mes parents… avec mes sœurs !

Quelles sont les femmes qui vous inspirent au quotidien ?

J’aime des femmes comme Françoise Gilot, Emma François, Audrey Hepburn, Olivia Merilahti, la chanteuse du groupe The Do, et Hannah Henderson du shop General Store à LA.

Comment transmet-on à son enfant le goût du beau et des belles matières ?

Je ne sais pas, je pense que lorsqu’ils sont petits, le plus important c’est qu’ils apprennent à dire bonjour, merci et à manger la bouche fermée (rire). Ensuite, ça se fait tout seul, non ? S’ils grandissent dans un joli endroit ça peut leur donner des idées, non ? Cela se fait un peu naturellement j’imagine…et par mimétisme. Très souvent quand je couds, ma fille vient s’installer à mes côtés pour dessiner.

www.sixsoeurs.fr

Retrouvez cet échange entre Madeleine et Perrine Bonafos dans le volume 1 des Confettis disponible en téléchargement gratuit.

Photo en Une © François Rouzioux