Talents

Les paroles d’Andréane Le May

Après avoir ébloui l’audience lors de l’anniversaire des CONFETTIS, la multi-instrumentiste québécoise Andréane Le May revient sur ce qui lui donne de l’inspiration et de la voix !

Le 4 juin 2018

De vos premières balades poétiques au prix Étoiles du Parisien, quel est votre parcours ?
J’ai souvent tendance à penser au format CV lorsqu’on me pose cette question, à vouloir lister mes études et mes expériences professionnelles de façon chronologique et vous convaincre du pourquoi je viens frapper à votre porte (rires) ! Peut-être à cause des nombreux petits boulots que j’ai fait dans différents pays, me permettant de développer ma musique parallèlement. J’avais la bougeotte, des voyages en sac-à-dos ici et là. Je suis une touche-à-tout, un peu éparpillée. J’ai écrit mes premières chansons vers l’âge de 14 ans, lors d’un voyage de quelques mois avec ma famille à travers l’Amérique du Nord. Cinq personnes dans un camping-car, ça pousse à écrire (rires) ! J’ai appris quelques accords à la guitare à ce moment, puis je pianotais déjà un peu. Je suis partie vivre à Toronto à l’âge de 16 ans pour étudier le chant, la danse et le théâtre et tester un peu le Broadway canadien. En 2014, je suis partie vivre 8 mois à Florence, chez une enseignante de chant baroque, aujourd’hui une bonne amie, pour y étudier l’italien, le chant classique et me perfectionner en composition musicale. J’ai rencontré l’amour en chemin, lors d’une escale à Paris, et je m’installais en France à la fin de cette année-là. Ces quelques années en France ont été très inspirantes et productives, avec les différentes rencontres professionnelles qui m’ont menée jusqu’au Silencio l’année dernière, puis le tremplin du journal Le Parisien et le Casino de Paris aux côtés de Camille, Bernard Lavilliers, Benjamin Biolay, et enfin le lancement de l’EP en avril 2018. J’ai été très choyée par la vie.

Avez-vous toujours voulu évoluer dans la musique ?
J’ai toujours aimé écrire, jouer, chanter, mais je ne pensais pas nécessairement faire carrière dans la musique. J’aimais aussi le théâtre, la danse, le yoga, puis j’ai étudié en création littéraire et en scénarisation pendant un moment. Je cherchais où envoyer mon énergie créatrice. Puis je me remettais beaucoup plus en question au début. N’ayant pas de musiciens dans mon entourage à l’époque, j’avais peu de repères, je me décrédibilisais bien rapidement. Je regardais et j’écoutais ceux qui étaient pour moi de vrais musiciens, de bons techniciens de leur instrument, puis je me disais que ce n’était pas ce que j’arrivais à faire au piano, à la guitare ou à la trompette. J’assume aujourd’hui beaucoup plus le fait d’être une chansonnière, de pouvoir écrire, composer et interpréter pour d’autres ou pour moi-même, d’utiliser plusieurs instruments pour m’inspirer et arriver à mes fins. J’en tire un plaisir fou.

Votre musique donne l’impression d’être contemplative, comme la B.O d’un voyage un peu introspectif. La composez-vous dans cet état d’esprit ?
C’est possible. Chaque morceau a été écrit dans des états d’esprit parfois bien différents, mais il m’arrive souvent d’écrire dans un moment d’arrêt et de calme, souvent à l’étranger aussi, donc ça fait bien du sens : )

Vous avez partagé la scène du Théâtre de Verdure avec Charlie Winston et Jil is Lucky, vous avez été aussi choriste pour Ben Mazué. Comment ces rencontres ont contribué à étayer votre univers ? Ces expériences ont été très enrichissantes. Sur scène, aux côtés de tels artistes, on apprend beaucoup, autant au niveau technique qu’artistique. C’est inspirant déjà de les observer travailler, puis de se pousser à donner le meilleur de soi. La rencontre avec Medi à Nice m’a permis de travailler avec ces artistes que je respecte beaucoup, je lui en suis sincèrement reconnaissante. Les nombreuses discussions avec Medi, Paperface, Madame Monsieur, tous ces artistes que j’ai rencontrés au cours des dernières années, ont bien sûr influencé ma façon d’écrire. Les conseils sur la structure des morceaux ou l’écriture des paroles ont été judicieux et précieux. Il faut toujours rester à l’écoute, c’est la seule façon d’avancer.

Quels sont vos projets ?
Je travaille actuellement sur l’album. Je pars en Suisse au courant de l’été pour enseigner le chant, la danse et le théâtre, pour rester l’artiste un peu touche-à-tout que je suis (rires) ! Et là-bas, je commencerai à enregistrer les prochains morceaux de l’album. Je collabore également depuis quelques mois avec un vidéaste québécois, Sael Simard, qui a réalisé tous l’univers visuel de ce premier EP, dont les superbes projections sur scène. On aimerait développer ce spectacle pluridisciplinaire lors d’une résidence en France pour qu’il puisse prendre de l’ampleur au niveau de l’art numérique et devenir plus interactif. J’ai également hâte aux prochains concerts pour présenter l’EP, avec Antony Soler à la batterie et Florent Gayat à la basse. Je suis entourée de formidables personnes, c’est génial.

www.Andréane Le May.ca