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Rencontre avec Anne-Christelle Pérochon, créatrice de l’appli Bim

Le concept de l’appli ? Vous faire devenir membre d’une communauté de foodistas connectés aux tables les plus réservées de

Le 30 octobre 2017

Le concept de l’appli ? Vous faire devenir membre d’une communauté de foodistas connectés aux tables les plus réservées de Paris, en exclusivité ! L’application qui vous permet de découvrir et réserver les meilleurs restaurants et même de payer directement l’addition via votre smartphone. Anne-Christelle nous en dit plus.

Anne-Christelle, les adresses BIM sont-elles dédiées aux geeks ou aux foodistas ?
Elles sont dédiées à tout le monde. Les foodistas ne vont pas nécessairement découvrir certaines adresses grâce à BIM mais elles vont pouvoir y réserver une table. Et puis les geeks vont être séduits par l’expérience utilisateur offerte par l’application. C’est très fédérateur finalement et on veut aussi qu’elle plaise ni aux geeks ni aux foodistas (rires).

Et vous ? Vous êtes plutôt geek ou foodista ?
Ah oui, moi je suis et geek et foodista ! D’ailleurs la volonté de BIM est clairement de dévoiler des expériences gastronomiques génialissimes mais aussi de créer une expérience digitale unique.

Les milieux geek et food sont quand même majoritairement masculins, comment naviguez-vous là dedans ?
Franchement, ce n’est même pas vraiment une problématique. Je n’y pense jamais en fait. Maintenant, c’est vrai que dans le milieu de la Tech et des start-up, il y a vraiment peu de femmes. Ce qui me donne envie finalement d’y aller encore plus fort dans mes démarches. Je ne dis pas que je ne me suis jamais confrontée à la perplexité des hommes face à mon projet d’entrepreneuse notamment quand je cherchais au tout début des développeurs (qui n’avaient pas l’habitude de voir des femmes dans leur écosystème professionnel). Mais c’est un apprentissage.

BIM APPLI

Quelle est votre ambition pour BIM ?
J’aimerais que l’application prenne une perspective internationale justement en se servant de son ADN digitale sans barrière. Je pense que c’est un produit qui fait du sens justement quand on voyage car la gastronomie n’a pas de frontières. Ça permet, par exemple, de trouver les meilleures adresses et d’avoir une table dans Tokyo sans parler un seul mot de japonais.

Tokyo est une référence sur laquelle vous revenez souvent, non ?
Absolument, c’est là-bas que j’ai eu l’idée de BIM. Je suis attachée à cette ville car j’en apprécie beaucoup l’attrait culturel et puis la ville a un potentiel gastronomique exceptionnel.

Le voyage est donc une composante de BIM, quelles sont les destinations de votre wishlist ?
J’aime découvrir et redécouvrir car tout est en constante évolution et j’aime capter les différentes facettes des endroits où je voyage. Mon prochain trip sera peut-être New-York. C’est un hub culturel fascinant.

BIM FOOD

Comment organisez-vous votre agenda ?
Déjà, il y a une première phase avant d’arriver au bureau où je vais prendre le temps de me remémorer toutes mes priorités et je pense que c’est le challenge de toute start-up à savoir : quelles sont les priorités du jour, de la semaine, du mois ? On est une vingtaine dans l’équipe aujourd’hui divisé en trois pôles. Marketing, Editorial et une partie événementielle. On a lancé des évènements mensuels « un défi lancer à un chef » avec un restaurant privatisé dans lequel les tables ne sont réservables que sur BIM. Du coup c’est vrai que le rythme est soutenu et qu’une to do list ne suffit pas.

Vous êtes seule à la tête de BIM ?
Alors, je suis CEO et co-fondatrice. On a commencé à travailler ensemble au bout d’un an de projet avec Thomas. Il m’a rejoint en tant que directeur artistique. Je ne suis pas sure qu’entreprendre seule est le meilleur des choix, d’ailleurs je ne l’ai pas vraiment choisi. Il y a des choses qui apparaissent comme une évidence, pour moi, BIM en était une en croisant justement de la curation et de la recommandation sociale. Finalement, c’était le moment, il fallait que je le fasse bien que je sois seule sur le coup. J’ai cherché dans mon entourage le profil idéal pour un « featuring » mais c’est pire qu’un mariage (rires).

Comment managez-vous ces équipes justement ?
On marche par gros projets. Selon le projet prioritaire, je vais passer plus ou moins de temps avec l’équipe concernée par le projet. Au niveau du management, je crois vraiment que c’est une collaboration presque du main dans la main. On a une hiérarchie plate donc il n’y a pas d’effet de pyramide et de subordination. Je fais des points hebdomadaires avec les Head-of de chaque équipe, on a une réunion collective les lundis pour que tout le monde participe en balayant les défis relevés au cours de la semaine passée par chaque team. On avance comme ça, dans l’autonomie et le drive des Head-of.

BIM TEAM

Les profils des membres de BIM sont plutôt expérimentés, pourquoi ce choix ?
On a rapidement choisi d’investir dans l’équipe que ce soit au niveau des talents ou que ce soit au niveau du team building et de l’happiness. On veut une culture d’entreprise fondée sur l’échange. On a une Happiness Manager qui organise chaque semaine des apéros, des petits-déjeuners, des activités…Voilà, c’est une volonté de cohésion dans laquelle il était primordial pour nous d’investir. Puis pour ce qui est des talents, il est certain que recruter des personnes ayant une expérience et surtout une vision permet de mettre les bouchées doubles et d’insuffler une dynamique dès le départ.

Le bonheur en entreprise est donc pour vous une valeur pilier ?
Oui, c’est très important. Mon but est que chacun se lève avec l’envie d’aller travailler pour BIM sans pour autant avoir l’impression de travailler et que chacun voit ses efforts payer rapidement. C’est l’avantage des start-up c’est qu’entre l’idée et la concrétisation, il se passe en général deux semaines.

D’ailleurs parlons start-up, HEC est-ce selon vous une étape obligatoire pour la réussite ?
(Rires) C’est une question piège ! En fait, je pense que les études permettent d’avoir des méthodes de travail et une capacité d’absorption du travail très importante. C’est indéniable. En l’occurrence, je crois que ce qui est le plus formateur c’est bien la Prépa HEC. Elle demande une vraie exigence et habitue à rechercher l’excellence. Maintenant peu importe l’école de commerce, une bonne formation oblige à acquérir des méthodes de travail et à développer un rythme de travail soutenu. On ne va pas se mentir, c’est la charge de travail qui est le principal challenge. Il faut pouvoir encaisser des horaires à rallonge et du stress. L’école de commerce fournit un bon apprentissage car elle apprend la polyvalence et elle nous place dans le monde de l’entreprise très rapidement. Mon alternance a vraiment forgé la rigueur que j’ai dû utiliser pour créer BIM par la suite.

BIM APPLI RÉSA

Parmi les réussites de start-up, quelles sont celles qui vous font le plus rêver ?
AirBnB, c’est quand même une boîte qui est vraiment assise sur des valeurs. J’admire le fait que ces valeurs témoignent de notre temps. « Belong anywhere », finalement qu’est ce que le digital si ce n’est un passeport global. Il y a un conférencier que j’aime beaucoup qui s’appelle Simon Sinek et qui a justement théorisé l’idée qu’il est primordial de partir des valeurs pour créer des produits et des organisations. C’est le Golden Circle. Et j’admire les boites comme Apple ou AirBnB qui ont réussi à créer une communauté de gens qui consomment leur produit pour appartenir à une entité. Puis une autre marque que j’admire c’est Nike. Les valeurs d’ « achievement » de Nike sont monumentales, « Just do it  » quoi !

Et si vous deviez à votre tour donner des conseils qui vous ont servi ?
J’ai eu la chance de recevoir beaucoup de conseils de la part d’investisseurs et d’entrepreneurs. On a 40 investisseurs qui sont énormément investis (c’est le cas de le dire) dans le projet. Ce n’est pas seulement du business. Parmi leurs bons conseils : Aller vite sur son marché. C’est super d’avoir une idée mais il faut la confronter au terrain et apprendre de la réaction du terrain sans attendre. Le deuxième conseil, c’est d’ajuster en permanence son focus. Il faut se remettre en question sans arrêt en s’enrichissant du terrain. Troisième conseil, je dirais que c’est l’immersion totale dans son projet. Il faut rester connecté à ton produit à chaque instant, le connaître par cœur pour le faire évoluer en permanence en profitant de ce que tu vois, tu entends, en fonction aussi de toutes les évolutions que tu anticipes.

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