Bloom par Eugénie Lambert Buckstein

Eugénie, comment avez-vous eu l’idée de créer Bloom durant l’année 2020 ?

Bloom est le résultat d’un cheminement dont l’origine est ma rencontre avec la méditation. J’ai grandi en banlieue parisienne mais j’ai toujours eu une appétence pour la culture anglo-saxonne. Après mes études de droit, j’ai voyagé aux États-Unis où j’ai fait un stage au Sénat et j’ai également travaillé à Toronto où j’ai senti une beaucoup plus grande ouverture d’esprit concernant la considération apportée à la santé mentale. Mais c’est véritablement quand j’étais journaliste pour CNN à Londres que mon esprit a fait son chemin. À cette période, l’Europe traversait une vague de terrorrisme et je couvrais ces attaques pour CNN. J’ai été à Paris, en Belgique, à Nice, à Berlin et tout cela m’a beaucoup affecté. Cela a provoqué un réel traumatisme en moi. Alors j’ai demandé si au sein de CNN, une aide psychologique était apportée aux journalistes dans mon cas mais rien n’était prévu. Une collègue m’a conseillé la méditation et j’ai commencé de cette manière. J’ai téléchargé une application et on ne peut pas dire qu’au départ ça me plaisait beaucoup ! Mais j’ai persévéré car je savais que cela pouvait demander un temps.

 

Au bout d’un mois, les séances de méditation pleine conscience me paraissaient toujours un peu désagréables mais je sentais qu’elles m’aidaient dans mon quotidien. J’ai commencé à comprendre des choses sur moi-même, sur mon fonctionnement, sur mon émotivité et mon hyper-sensibilité. J’ai aussi pris conscience que mon travail – qui était un rêve à mes yeux – était une source de stress trop importante pour moi. J’ai continué ma pratique en m’exerçant dans un studio et petit à petit, j’ai vu à quel point la méditation pleine conscience me permettait d’accepter qui j’étais, d’accepter mon syndrome de l’éponge émotionnelle. La méditation m’a permis de ne plus souffrir de cette grande empathie ancrée dans ma nature profonde.

 

J’ai quitté CNN et j’ai pris la décision de faire le tour des centres de méditation moderne américains car je ne me sentais pas proche des approches spirituelles presque religieuses de certaines méditations. Je me suis formée dans le domaine à l’Université de Brown aux USA pour détenir une réelle expertise et une fois mon tour d’horizons réalisé, je suis rentrée en France avec en tête l’envie de monter mon propre studio de méditation moderne à l’esthétique épurée et bienveillante : Bloom.

Vous parlez de méditation pleine conscience, bouddhiste, moderne. Cela veut-il dire qu’il existe plusieurs méditations ? 

Oui, il existe beaucoup de méditations ! La méditation pleine conscience est dérivée de la méditation bouddhiste. C’est elle que nous pratiquons principalement chez Bloom mais nous proposons également de la méditation sonore. Dans une pièce tamisée, la méditation est guidée par des sons afin de libérer l’esprit des pensées parasites et d’ancrer l’être entier dans le présent. Il n’y a aucune référence à la religion ou à la spiritualité, ce n’est pas ce que l’on veut. Nous prônons une approche laïque qui se focalise uniquement sur l’exercice vers le mieux-être.

 

Justement, quels sont les bienfaits de la méditation pleine conscience ? 

La méditation n’est ni plus ni moins qu’un entraînement pour se sentir mieux avec soi-même. Les bienfaits de la méditation sont donc multiples. La méditation pleine conscience a été désigné ainsi par le médecin Jon Kabat-Zinn lors de recherches sur l’action thérapeutique de cette pratique sur ses patients souffrant d’anxiété et d’épisodes dépressifs. Ainsi, la méditation permet d’être plus ancré dans le présent (moins pollué par les pensées parasites déstabilisantes) et donc moins perméable au stress. C’est un accompagnement dans la régulation des émotions mais aussi dans l’éveil de sa personnalité. La pratique améliore également la capacité de concentration, de mémorisation et d’endormissement. Ce n’est pas un médicament miracle ! C’est un outil de prévention qui permet de “se ficher” la paix que l’on mérite dans une société aussi anxiogène que la nôtre.

Souvent, un rapprochement est fait entre méditation et relaxation. Est-ce légitime, est-ce similaire ?

La méditation peut aider à se relaxer mais elle n’a pas pour objectif de le faire. La méditation tend à reconnecter l’esprit, le corps et leur environnement. Parfois la pratique mène à la relaxation, parfois elle mène au questionnement, parfois elle stimule la créativité…

 

La méditation passe également par une bonne respiration n’est-ce pas ? 

Effectivement, la respiration est un élément clé mais il est inutile de la sacraliser. Quand j’ai commencé ma pratique, “bien respirer” représentait pour moi un défi car je gardais en moi le traumatisme de nombreuses crises d’angoisses durant lesquelles ma respiration était critique. Vous n’êtes pas obligé de vous concentrer sur votre respiration si cela est anxiogène pour vous, vous pouvez trouver d’autres ancrages pour entrer en méditation. Moi j’aime me sentir ancrée dans le sol comme un arbre. La méditation doit être une pratique sécurisante. Pas besoin de se forcer à quoi que ce soit.

Au sein de Bloom, vous proposez une expérience de méditation unique au sein d’une cabine en briques de sel de l’Himalaya. Parlez-nous de l’halothérapie. 

J’ai découvert les chambres de sel aux États-Unis. Dans ces cabines, le sel de l’Himalaya – qui est le sel le plus pur du monde – se disperse dans l’air. Il est donc inhalé par le corps entier. Ce sel détient un grand pouvoir assainissant et minéralisant, sa couleur rose témoigne de sa densité en fer et il ne contient pas d’iode. C’est un véritable sas de décompression dans lequel la pratique de la méditation prend tout son sens.

Aujourd’hui, combien avez-vous de collaborateurs au sein de Bloom ?

J’ai commencé seule et aujourd’hui nous sommes cinq à temps plein et nous travaillons avec une vingtaine de free-lance, ce qui est une belle évolution je trouve (rires) ! Au-delà du studio physique, nous proposons également des cours en ligne à suivre de chez soi. Nous proposons des formations à la méditation pour les professionnels et nous organisons notre première retraite méditative en février ! De plus, nous avons notre marque We Love Bloom grâce à laquelle nous commercialisons des accessoires qui accompagnent la pratique de la méditation.

www.welovebloom.co

 

Crédits Photos ©albindurand