L’univers de Melody Leblond

Bonjour Mélody, on connait surtout tes images mais peux-tu nous parler ton parcours ?
J’ai fait une école de communication/marketing, par contre, cela ne me plaisait pas vraiment, alors je me suis ensuite tournée vers les agences de publicité, mais en tant qu’assistante DA. Je suis restée presque 2 ans chez Leg, c’est là que j’ai appris tout en matière de graphisme et de logiciels. C’est là que j’ai réellement commencé à dessiner, mais sans vrai but, je n’avais pas fait d’école alors je ne me sentais pas légitime. J’ai ensuite eu une proposition pour travailler dans un magazine de musique (mon autre passion) en tant que rédactrice en chef. C’était une période tellement exceptionnelle. Elle a duré presque 2 ans aussi. Puis je suis revenue doucement au dessin, que j’avais mis de côté. Et je n’ai pas arrêté jusqu’à aujourd’hui.

Quels sont les artistes qui t’ont donné envie de créer à ton tour ?
Je suis une grande admiratrice de Sempé, en ce qui concerne le dessin. C’est un pur génie. Mais je pense que sinon, ce sont les jeux vidéos et les clips de musique qui ont construit mon œil et ma façon de d’aborder les choses. Quand j’étais jeune, j’enregistrais tous les clips que je voyais à la télé, j’avais des tas de vhs. En plus, je suis de la génération où est apparue MTV, c’était une vraie mine d’or cette chaîne. Et sinon, j’étais aussi une grande fan de mangas japonais.

Peux-tu nous décrire ton processus de création ou tes différentes phases de travail ?
Je n’en ai pas vraiment, puisque je ne me pose pas pendant 6h de suite à mon bureau en attendant que les idées viennent. Je joue, je vais à des concerts, je vais voir des expos, je vais au restaurant avec mes amis. C’est dans ces moments-là que je trouve des choses à dire, à faire. Et aussi surtout grâce au café, mon allié.

D’où vient ce talent pour les punchlines ?
Je ne sais pas si c’est un talent, mais en tous cas, j’ai toujours eu un faible pour les jeux de mots, même les nuls, j’avoue. Et je trouve que parfois on peut dire beaucoup avec peu de choses, si c’est bien amené. J’aime aussi les phrases avec des doubles sens, voire des triples, quand je suis en forme. Je trouve cela intéressant quand quelqu’un lit une de mes phrases et comprend le second sens au bout de quelques secondes.

Comment stimules-tu ton esprit d’analyse ?
Je pense que j’essaie de ne jamais me répéter et de toujours travailler sur des projets différents, même loin de mon univers. Sinon je m’ennuie. Et l’ennui, c’est la fin.

L’époque est très visuelle, crois-tu que les mots et l’écriture aient de l’avenir notamment dans l’art ?
Évidemment. Je pense même que les gens retrouvent goût au sens des mots, en général.

L’illustration est un univers très concurrentiel aujourd’hui, quels conseils donnerais-tu à de jeunes illustratrices/illustrateurs qui débutent ?
De ne faire que ce qu’ils veulent et ce qu’ils sentent. Ne pas trop faire « comme les autres » sous prétexte que c’est dans l’air du temps.

Quelle est ta journée type ?
Café-chat, dessin, expo/jeu/concert/ciné, les amis/la famille/la fête et au lit.

Et quand tu dois recharger tes batteries, tu vas où ?
Je vais à Sète, dans le Sud de la France, où j’ai une maison de famille. J’y vais chaque été depuis que je suis née. C’est le meilleur endroit au monde. Et sinon, un peu plus loin : Berlin. Et sinon plus loin encore : partout.

Quels sont tes projets à venir ?
J’ai un projet de livre, mais je ne peux pas en dire plus pour le moment. Sinon, j’ai participé à la dernière campagne Aides. J’ai aussi travaillé avec Appie, Le Bon Marché,  My Little Paris et Romance Sneakers.

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